Aux origines, l'hypersensibilité
Dans l'histoire de l'hypersensibilité et de la surdouance, différents noms de spécialistes apparaissent. Certains connus, d'autres beaucoup moins. Selon les époques, la pertinence des analyses et le spectre pris en compte, les différentes appellations haut potentiel intellectuel, haut potentiel émotionnel, zèbre ou hypersensible ont vu le jour. La première à avoir identifié de manière nette ce que l'on nomme l'hypersensibilité est la doctoresse en psychologue américaine Elaine Aron. C'est au cours d'une thérapie qu'elle suit pour elle-même au début des années 1990 qu'elle met à jour son hypersensibilité. Elle publie en 1997 son premier ouvrage et Best-Seller « The Highly Sensitive Person ». S'en suivront toute une série d'ouvrages sur la thématique de l'hypersensibilité, qu'elle déclinera sous différentes approches. Elle dirigera également le documentaire « Sensitive », sorti en 2015, où apparaît une figure internationale de la chanson américaine, l'hypersensible Alanis Morissette. Néanmoins, le regard d'Elaine Aron sur l'hypersensibilité n'est encore qu'aux prémices de ce qui deviendra bien plus tard une véritable identification de la sphère « Haut Potentiel ». En effet, selon son estimation, 20% de la population serait hypersensible. Chose inexacte lorsque l'on observe la réalité clinique du fort décalage ressenti par les patients à haut potentiel au milieu d'une société qui ne les comprend pas. Réflexions peu rapides et difficultés de connexion à l'autre prouvent sans l'ombre d'un doute que la réalité va nettement à l'encontre de cette forte estimation. L'ordre de 3% est beaucoup plus crédible et surtout beaucoup plus en adéquation avec les décennies de passages de tests WAIS (Wecshler Adult Intelligence Scale) et WISC (Wecshler Intelligence Scale for Children) à disposition des professionnels de la psychologie et de la psychiatrie depuis 1955.
Le Haut Potentiel Intellectuel
C'est bien ainsi que se nomme la véritable et seule bonne appellation de la sphère « Haut Potentiel ». Sur l'échelle de l'intelligence, puisqu'elle se nomme ainsi, on observe différentes tranches de répartition des capacités cognitives de l'être humain. Même s'il est totalement exact que les tests WAIS et WISC sont dans l'incapacité de détecter une quelconque spécificité émotionnelle d'un individu, ils permettent en outre de décrire les capacités cognitives de celui-ci. Pour réussir à mesurer le degré de sensibilité émotionnelle d'un individu, il conviendra à la demande ou selon le mode de passation du psychologue concerné, d'ajouter d'autres tests ou questions en parallèle des tests officiellement reconnus. Aussi, point important et non négligeable afin d'éviter toute arnaque ou boniments que vous pourriez rencontrer, il n'existe à l'heure actuelle aucun test prouvant une quelconque hypersensibilité ou un quelconque haut potentiel émotionnel (HPE). Ces termes sont purement rhétoriques et permettent uniquement de globalement situer les capacités émotionnelles d'un individu. Redoublez donc de méfiance lorsque vous parcourez les sites internet et réseaux sociaux à la recherche d'explications, de tests ou d'informations sur votre possible hypersensibilité et contactez un véritable professionnel de la question.
Avec plus de 20 ans d'expérience en communication, psychologie et psychothérapies, je vous accompagne dans la résolution de vos problématiques à Nantes mais aussi à distance en France et à l'international, en visioconférence. N'hésitez pas à me contacter ou à me laisser un message sur mon téléphone ou par mail, je vous répondrai dans les meilleurs délais. (Pour votre information, le tarif pour une séance d'une heure est de 60€) |
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Florian MARTIN
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(du lundi au vendredi de 8h à 20h, le samedi de 8h à 13h)
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Les zèbres entrent dans la jungle
Au début des années 2000, c'est une psychologue clinicienne française qui va mettre une nouvelle fois l'accent sur les aspects de la surdouance. Si dans le passé les terminologies d'hypersensibilité et de haut potentiel intellectuel étaient séparées, Jeanne-Siaud Facchin décida de secouer un peu les idées reçues et d'apporter un nouvel éclairage sur la réalité cognitivo-émotionnelle des individus à haut potentiel intellectuel. Elle choisit donc le terme de « Zèbre » afin de définir ce nouvel éclairage réconciliant la sphère intellectuelle de la sphère émotionnelle. Elle explique avoir choisit ce terme car les zèbres sont difficilement apprivoisables, ils se fondent dans le décor tout en se distinguant de ce décor par des caractéristiques propres à chacun d'eux (leurs rayures)... comme les personnes à Haut Potentiel. Son ouvrage et Best-Seller « Trop intelligent pour être heureux. L'adulte surdoué » ouvre donc les portes d'une intelligence qui va bien au-delà de capacités cognitives supérieures. Jeanne-Siaud Facchin y décrit des individus dotés de tout un tas de caractéristiques émotionnelles et avant tout humanistes, propres à tous les individus à Haut Potentiel Intellectuel. Les profils à haut potentiel intellectuel seraient donc bien éloignées des représentations poussiéreuses de génies froids et factuels. Ils auraient finalement eux aussi un cœur qui bat ! S'en suivront pour elle également toute une série d'ouvrage sur la thématique de la surdouance en passant par la méditation pleine conscience, alliée favorite de la psychologue avignonnaise.
Le retour de l'hypersensibilité et l'arrivée du Haut Potentiel Émotionnel
Oui mais voilà, même si le terme de « Zèbre » fit un véritable coup d'éclat dans la sphère des hauts potentiels intellectuels, il n'en restait pas moins qu'ils étaient directement connectés au fait d'être « trop intelligent ». À priori, aucun problème me direz-vous. Et bien pas si sûr lorsque l'on connaît le mode de fonctionnement des HPI. S'il sait pertinemment qu'il réfléchit plus vite, anticipe tout et comprend généralement tout beaucoup plus vite que les personnes qui l'entourent, ne vous risquez surtout pas à lui dire qu'il est plus intelligent que les autres. Deux biais d'interprétations viendront donc se glisser sur la sensation que ressent un individu à haut potentiel intellectuel :
Humilité : Si vous avez bien suivi, les profils à haut potentiel intellectuel sont dotés d'un grand cœur qui bat. Et ce grand cœur bat tellement bien qu'il adore ses congénères. Ainsi, lorsqu'il est aligné avec son identité, il est totalement guidé par l'idée de faire du bien à l'humanité. Profondément humaniste, il se considérera donc différent, mais certainement pas au-dessus. Son humilité naturelle catalysée par le fameux syndrome de l'imposteur lui interdit intrinsèquement de se considérer comme intellectuellement plus haut.
Socle familial : En fonction de l'origine familiale de l'individu, le haut potentiel intellectuel aura plus ou moins de facilités à se définir comme tel. Très schématiquement, si vous venez d'un milieu aisé où l'accès à la littérature, la grande musique et le langage soutenu sont facilités et valorisés, vous n'aurez aucun mal à vous définir comme HPI. En opposition, encore une fois très schématiquement, si vous êtes issu(e) d'un milieu où l'érudition n'est pas forcément très valorisée, pire, qu'elle est moquée, vous aurez beaucoup plus de difficultés à vous identifier en tant que HPI.
Vous comprenez désormais pourquoi ces dernières années est réapparu le terme d'hypersensible et apparu le terme de « Haut Potentiel Émotionnel » ou « HPE ». Il est nettement plus aisé, accessible et humble, de se définir comme haut potentiel émotionnel que haut potentiel intellectuel.
Tous différents, mais tous pareils ?
Voici donc la question qui vous brûle les lèvres, savoir si l'on aborde de la même manière des patients se définissant comme haut potentiel intellectuel, haut potentiel émotionnel, zèbre ou hypersensible. La réponse est donc assez évidente, oui. Il n'y a en effet absolument aucune différence dans ces différentes terminologies. La quasi totalité de ma patientèle se compose de profils se définissant à leur arrivée avec tous ces termes. Je prends donc toujours quelques instants afin d'expliquer que tout ceci est la même chose. Afin de simplifier, j'emploie personnellement le terme de « Haut Potentiel ». Plus simple et plus englobant, il permet de recentrer l'axe thérapeutique. Mais au-delà de différences de termes, je transmets exactement les mêmes approches stratégiques de gestion de cette spécificité en ayant exactement les mêmes résultats d'efficacité. Peu importe donc qui vous êtes et comment vous vous définissez. Sachez simplement que c'est savoir ce que vous en ferez qui vous permettra de véritablement vous conforter dans l'identification des capacités dont vous avez été doté(e).
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