Aux origines du mal
Le simple fait de prononcer les mots « frigide » ou « frigidité » me donne personnellement et immédiatement l'impression d'avoir énoncé des gros mots. Ces termes d'un autre temps sont emprunts d'une telle violence qu'il est nécessaire de remettre les choses dans leur contexte et de vous expliquer plus en profondeur ce qu'ils impliquent, pourquoi sont-ils apparus et surtout la raison pour laquelle il est incroyable de les entendre encore à notre époque.
On pourrait croire que la frigidité est officiellement apparue dans le premier DSM (The Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders), dans les années 70. Pour rappel, cet ouvrage est considéré comme étant la bible des psychiatres à travers le monde. Édité par la puissante association américaine de psychiatrie, cet énorme ouvrage énumère, décrit et classifie les troubles mentaux. Propulsé par une quantité de lobbies pharmaceutiques, il nécessite donc d'être analysé avec beaucoup de recul. En effet, les nombreux conflits d'intérêts, motivations et implications de toute une caste psychiatrique fermement attachée à ses principes et aux rétributions financières qu'elle perçoit, nous amène naturellement à ne pas tomber dans la surmédicalisation et à l'enfermement idéologique. Ceci étant posé, le mal qu'est la frigidité, serait apparu il y a donc peu de temps. Néanmoins, il apparaît clairement que sa réelle origine est bien plus ancienne et a davantage pris sa source à une époque où la considération de la femme, plus particulièrement sa vie sexuelle, était au minimum bafouée, au pire laissée à l'abandon. C'est donc vers la fin du 19ème siècle qu'émergèrent les premières idées farfelues et surtout très limitées d'un machisme débordant, lorsque ceux-ci se penchèrent sur la femme et ses vicissitudes pulsionnelles. Ce fut une époque significative dans le champ de la psychologie avec l'émergence d'un mouvement désormais bien connu et d'ailleurs de plus en plus abandonné, celui de la psychanalyse.
La célébrité ne fait pas vérité
Nous sommes donc à une époque où grandissent des noms comme l'autrichien Freud, le suisse Jung et le français Charcot. Des noms j'en suis persuadé, qui parlent à beaucoup de personnes, sans même avoir jeté ne serait-ce qu'un œil dans un manuel de psychologie. À cette époque faste, on commence donc à s'intéresser à ces femmes qui sans raisons apparentes se mettent soudainement dans des états de colère et de « folie » incontrôlables. C'est le temps de l'hystérie. Il est d'ailleurs assez intéressant de noter que l'étymologie du mot hystérie vient prendre sa source dans le mot « utérus ». C'est déjà vous dire à cette époque l'incroyable niveau de considération des hommes envers la gente féminine. Ces psychiatres à forte réputation font donc venir des femmes taxées d'hystériques au milieu d’amphithéâtres universitaires ou de salles remplies d'infirmières, médecins et autres spécialistes en psychiatrie, afin d'observer le spectacle de l'hystérie. Mal neurologique, folie passagère ou délire féminin, peu importe, la sanction tombe : la femme a un problème.
Voilà bien le centre de la chose. C'est le temps où la femme va être accusée d'être totalement responsable de son état mental. Ainsi commença le train d'absurdités psychiatriques, psychanalytiques ou psychologiques d'une société qui refuse de voir la vérité en face. Car en effet, la vérité est toute autre. À cette époque, que les femmes soient gouvernantes, « bonniches » ou épouses, elles étaient très souvent largement écartées de la vie sociale. Déjà mises de côté par un machisme largement accepté, la vie sexuelle de celles-ci n'était également pas plus considérée. Que ce soit en termes de désir, de plaisir mais aussi de fréquence, la femme avait surtout sa place aux fourneaux, aux tâches ménagères, ou pour les plus aisées en promenade avec ses amies. Et, lorsqu'on lui demandait d'écarter les cuisses, l'objectif davantage recherché était celui d'enfanter ou d'assouvir les besoins de son compagnon plutôt que celui de faire l'amour afin de partager un moment délicat, passionné et d'intime complicité avec son partenaire. Très souvent absents, beaucoup d'hommes étaient quasiment des fantômes au sein de leur foyer. Il n'en fallait donc pas plus pour que le cocktail absence maritale, injonctions dégradantes et inutilité de considération viennent logiquement à bout des nerfs de nombreuses femmes. Mais peu importe, tout ceci pourtant évident de réalité, n'était pas de l'avis de ces messieurs. La femme avait un problème. On allait donc lui prescrire des médicaments et la faire parler de manière interminable pendant des décennies en séances de psychanalyse afin de comprendre ce qui clochait dans sa petite tête.
Avec plus de 20 ans d'expérience en communication, psychologie et psychothérapies, je vous accompagne dans la résolution de vos problématiques à Nantes mais aussi à distance en France et à l'international, en visioconférence. N'hésitez pas à me contacter ou à me laisser un message sur mon téléphone ou par mail, je vous répondrai dans les meilleurs délais. (Pour votre information, le tarif pour une séance d'une heure est de 60€) |
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Florian MARTIN
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La frigidité, suite logique de l'hystérie
Il n'en faut donc pas davantage pour arriver à l'explication qui selon moi est d'une logique implacable. Au milieu de cet impressionnant acharnement de la femme, comment voulez-vous que celle-ci se sente stable, aimée et respectée en tant que telle ? C'est tout simplement impossible. Mais alors voilà, arrive un autre problème : même lorsqu'on lui fait l'amour de manière régulière, elle n'éprouve aucun plaisir (la garce !). Afin de mettre un terme à certaines idées reçues et à certains goujats qui se permettraient d'invectiver leur femme en la traitant de frigide, il convient de remettre les choses à leur juste place : aucune femme n'est frigide. Ce terme sonnant comme gravé dans le marbre est une folie psychiatrique fondée sur du vide. Si une femme n'éprouve aucun plaisir en faisant l'amour avec son partenaire, c'est qu'elle n'en a tout simplement pas envie ou que son partenaire a du oublier quelque chose dans l'équation quotidienne que représente son couple. Même dans les cas de figure, malheureusement nombreux, où la femme aurait subi des agressions sexuelles ou un viol, cela ne l'empêchera généralement pas de prendre du plaisir avec un partenaire qu'elle aura choisi. Le problème se trouvera davantage au niveau du désir et non du plaisir. Pour les cas plus problématiques, plus profonds et plus traumatisants, il suffira de prendre le temps qu'il faut afin de libérer la parole, de pouvoir retrouver confiance en la gente masculine et de trouver un partenaire adéquat.
Tout est réversible
Ce qu'il faut comprendre avec cette vision de la frigidité (qu'il faudrait définitivement supprimer de la langue française), c'est que tout phénomène de difficulté d'accès au plaisir peut être corrigé par des méthodes simples et des questionnements simples :
- Connaissez-vous votre propre corps et ses réactions ?
- Avez-vous déjà pris le temps de vous donner du plaisir seule ?
- Aimez-vous réellement votre partenaire ?
- Avez-vous réellement déjà été en confiance avec un partenaire ?
- Les partenaires avec qui vous faites l'amour, vous correspondent-ils vraiment ?
- Ressentez-vous une sensation de bien-être lorsque vous êtes avec votre partenaire ?
- Votre partenaire prend-t-il vraiment le temps de découvrir votre corps ?
- Votre partenaire est-il à l'écoute de vos réactions lorsqu'il vous touche ?
L'idée centrale que je souhaite vous partager ici est simple. Même si la gente féminine a été le centre de nombre de bêtises psychologiques, ne vous culpabilisez surtout pas. Vous devez être honnête avec vous-même et réaliste quant aux partenaires qui croisent votre chemin de vie sexuelle. Détachez-vous des injonctions publicitaires ou modernes d'une libération sexuelle obligatoire et totalement débridée. Prenez le temps de savoir ce qui vous correspond vraiment et refusez les discours sans émotion et sans magie. Faire l'amour est un acte qui doit vous emporter, qui vous offre un fantastique terrain de liberté, d'être celle que vous avez envie d'être. Ne laissez personne vous dicter le contraire. Vous n'êtes absolument pas obligée de faire quelque chose qui ne vous correspondrait pas. Oubliez les tendances, oubliez les obligations et trouvez-vous un partenaire avec qui vous vous sentirez écoutée, sécurisée, respectée. Afin de pouvoir accéder au plaisir, il est plus que légitime de vouloir partager ce moment d'intimité extrême avec une personne qui sait prendre soin de vous. Balayez les discours déshumanisés, dégradants et irrespectueux et trouvez le partenaire qui vous permettra d'aller à la rencontre de votre plaisir en toute sérénité.
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